Tout d’abord il semble important de prendre conscience que nous sommes constamment en train de ruminer des pensées. L’IRM nous montre que cette activité est d’environ 60000 pensées par jour. Soit environ 220 Millions de ruminations par an. Notre cerveau a l’habitude d’automatiser nos pensées intérieures. Pour de nombreuses personnes cette répétition silencieuse n’est pas consciente. Aussi la plupart des personnes ne se rendent pas compte que leur souffrance est conditionnée par l’activité mentale négative.
Pour s’alléger de nos ruminations toxiques, il semble déjà nécessaire de devenir le plus souvent possible conscient de l’activité mentale, surtout lorsqu’elles sont négatives.
Comme une addiction, nos ruminations peuvent facilement s’attacher et se répéter au travers de nos pensées. Inconsciemment, nous pouvons être littéralement piégé à passer nos journées à ruminer des émotions telles que de la culpabilité, de la colère, de la peur, du manque de confiance, de l’angoisse, de l’inquiétude…etc…
Ce mécanisme peut simplement devenir une habitude si nous n’y prêtons pas réellement attention. Dans cette direction nous générons notre souffrance physique et psychique.
Plus nous cultivons l’attachement à nos ruminations douloureuses, plus nous activons une accélération de notre souffrance. Très vite, nous pouvons ressentir une baisse importante de notre énergie, puisque notre cerveau est occupé à mouliner automatiquement des pensées sans intérêt.
Pour évoluer et se libérer de cet enfermement dans nos ruminations, il faut commencer par accepter de voir que notre activité neuronale est liée à des événements du passé que nous ne voulons pas accepter. Si le souvenir reste inconscient, il est fréquent que l’événement soit relié à un sentiment de séparation et d’abandon fortement imprimé dans le passé.
Dans le présent, notre mental nous fait croire que nous sommes agressés par une ou plusieurs personnes extérieures. En fait, c’est notre mental qui nous harcèle de par la répétition rapide de nos ruminations toxiques. Nous devons constater notre difficulté à lâcher prise avec l’événement qui nous a mis en colère.
Pourtant le passé est passé et nous ne pouvons naturellement pas le transformer puisqu’il n’est pas présent. Cette évidence a souvent tendance à nous exciter, puisque nous n’avons ni le pouvoir de stopper l’emballement de nos pensées, ni la capacité de modifier notre passé. Pour évoluer, nous devons déjà découvrir que nous sommes emprisonnés dans nos ruminations douloureuses et que dans le présent, ce sont elles qui sont la réelle cause de notre souffrance.
Il semble intéressant de souligner qu’au-delà de notre douleur psychique, notre corps a aussi de pouvoir de manifester, au travers de nos émotions, des souffrances psychosomatiques totalement incompréhensibles.
Pour retrouver notre équilibre, nous devons déjà décider d’activer notre désir d’aller mieux et ensuite accepter de lâcher le passé, afin de vivre et de profiter à nouveau du présent. Nous avons suffisamment cultivé notre douleur en ruminant notre non-acceptation enregistrée. Pour nous alléger de nos ruminations toxiques nous pouvons aussi prendre conscience, qu’au-delà de la souffrance passée, nous nous infligeons une double peine par la répétition de nos pensées négatives.
En acceptant de se détacher de la colère inconsciente que nous entretenons dans nos ruminations, nous libérons la pression que nous avons suffisamment maintenue pour rien. Nous arrêtons de nous faire du mal et nous prenons un autre chemin dans nos neurones, celui de la réconciliation avant tout avec soi-même.
C’est donc en lâchant consciemment notre harcèlement intérieur et en réduisant notre désir de tout vouloir contrôler que finalement nous pouvons retrouver notre équilibre naturel et accepter enfin de revivre à nouveau.
Cette évolution, nous apprend à nous détacher de nos pensées inutiles. Derrière tous les événements difficiles, nous sommes invités à grandir. Progressivement, nous sommes invités à comprendre que la grande source de notre souffrance est en lien avec de multiples attachements :
– L’attachement à nos ruminations toxiques
– L’attachement à nos pensées
– L’attachement à la non-acceptation du passé
– L’attachement à nos colères
– L’attachement à nos peurs
– L’attachement à nos jugements
– L’attachement à notre sentiment d’insécurité
– L’attachement à nos conditionnements
– L’attachement à nos croyances limitantes
– L’attachement à notre besoin d’être aimé
– L’attachement à notre identité qui englobe toutes nos souffrances.
Notre vie semble être un chemin de compréhension et de résilience. En nous détachant du mal enregistré dans notre passé, nous lâchons la pression qui se manifeste dans notre activité mentale présente. Nous acceptons alors de retrouver notre vraie nature.