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3 – Mais d’où vient cette petite voix intérieure ?

Elle vient naturellement de notre passé. Cela semble évident mais c’est important à rappeler.

La plupart des pensées émises par notre petite voix intérieure proviennent de nos apprentissages, de nos perceptions ressenties auprès des personnes qui nous ont élevés, des événements de notre vie.

Notre histoire de vie constitue une énorme banque d’informations que notre inconscient a mémorisé malgré nous. Nos événements de vie importants sont imprimés ou même gravés. Notre inconscient est en quelque sorte une éponge à Informations.

La majeure partie de ces informations, bonnes comme mauvaises, viennent des moments passés avec nos parents, notre famille, pendant notre scolarité ou avec nos relations passées.

Nos expériences sont beaucoup plus stockées en nous que l’on pourrait le croire. Une partie d’entre elles sont toujours conscientes lorsque nous en avons la mémoire, mais une autre partie de ces expériences est tombée dans les oubliettes de la partie cachée de nous-mêmes, c’est-à-dire notre inconscient. L’information est alors plus ou moins cachée en nous.

Si l’événement est positif, notre petite voix intérieure a mémorisé certaines émotions et sensations qui continuent de nous charmer ou de nous attirer, nous sommes alors poussés à retrouver la saveur de cette information. Nous pouvons nous apercevoir que nos choix et actions sont alors déconnectés de notre conscience, nous sommes en pilotage automatique.

(Exemple : j’achète un parfum ayant la senteur de figues car vingt ans plus tôt un voyage très agréable en Grèce dégageait déjà ce parfum, ou vous pouvez relire Proust et voir comment il a été sensible aux madeleines de son enfance.)

Si l’événement est négatif, notre petite voix intérieure a aussi mémorisé certaines informations.

Ces informations ont créé des émotions et sensations corporelles. Ces informations sont stockées en nous. Notre petite voix intérieure nous “protège” de l’émotion bloquée en nous. Ce mécanisme caché nous évite de retrouver cette sensation et de renouveler cette émotion. Notre petite voix intérieure nous freine en nous envoyant des messages. Inconsciemment rien n’est oublié, nous sommes alors piloté automatiquement et ce blocage, à force d’être caché en nous, va déclencher progressivement une peur.

Le plus curieux dans ce mécanisme naturel est de constater que notre petite voix intérieure peut à la fois nous bloquer en nous faisant ressentir une peur, et dans un autre sens, être comme attirée par cette peur, au point de vouloir de temps en temps la rejouer.

(Exemples : Quelqu’un qui a le vertige, peut à la fois avoir peur du vide et être attiré par le vide. Quelqu’un de boulimique, peut à la fois ressentir l’attirance et le rejet de la nourriture. Quelqu’un, sur l’autoroute, va ralentir pour voir et fuir l’accident qui est souvent terminé…)

Les émotions et les sensations créées par cette peur sont en quelques sorte cristallisées en nous sans que nous en ayons pleinement conscience.

Ces émotions sont alors bloquées en nous. Elles nous font peur, mais nous n’en avons pas conscience.

Notre petite voix intérieure nous pousse, pour éviter cette peur, dans des choix très rapides, totalement automatisés. Nous sommes comme hypnotisés et réagissons en utilisant une sorte de conscience altérée qui reproduit des comportements souvent automatisés. Nous ne sommes alors plus vraiment conscients de nos réactions.

Pierre par pierre nous construisons chacun à notre façon nos protections pour nous apercevoir, un jour, que nous nous sommes enfermés nous-mêmes dans notre propre prison.

Ces mécanismes de choix et d’actions automatiques sont souvent totalement inconscients, mais nous réagissons tous à cette loi naturelle et répétitive.

Il en est de même, si nous avons entendu et validé des propos à notre égard, positifs ou négatifs, notre petite voix intérieure a fortement tendance à se les approprier et à les répéter inlassablement. Ces messages sur nous-mêmes lorsqu’ils ont été négatifs créent souvent nos propres limites cachées en nous.

Ce mécanisme que notre petite voix intérieure se charge de répéter malgré nous est totalement silencieux. Personne ne s’aperçoit de cette forme de souffrance ou de plaisir car elle est entièrement intériorisée. Il est alors fréquent de s’apercevoir que dans cette négativité, certaines personnes arrivent jusqu’à ne pas aimer une partie d’elles-mêmes, soit physique soit mentale. Ce mécanisme de pensée leur paraît alors normal, ce qui engendre une grande souffrance totalement intériorisée et silencieuse. Mais quand nous prenons conscience de ces pensées destructrices, nous pouvons désamorcer ce processus qui est vraiment toxique et destructeur.

Juste une petite précision pour vous dire que cet automatisme naturel est bien caché en nous. De nombreuses personnes passent toute leur vie à essayer de trouver des raisons ou des solutions à leurs souffrances en les cherchant à l’extérieur alors qu’elles proviennent des ruminations intérieures.

Pour répondre à la question : d’où vient cette petite voix intérieure ? Il faut préciser que le plus souvent, lorsqu’ils n’ont pas de traumatismes, les enfants en bas âge ont la chance de vivre dans le moment présent, dans l’ici et maintenant. C’est-à-dire sans se soucier du passé et du futur. Tous les enfants sont totalement en connexion avec leur corps et avec leur environnement. Ils sont en relation avec la simplicité, avec l’insouciance. Un passage de vie tellement agréable et confortable. Mais dans l’ensemble de ses recherches, l’enfant va un jour expérimenter l’idée de se couper de cette connexion naturelle. Il va prendre conscience du temps qui passe et va au cours de ses expériences créer ses propres peurs.

En se coupant de cette connexion simple, l’enfant va créer lui-même sa propre sensation de séparation naturelle. Cette étape de vie est communément appelée, l’âge de raison. Cette coupure semble devenir la première source d’abandon.

De nombreuses personnes passent leur existence avec une sensation désagréable de manque, en cherchant à combler un vide à l’extérieur sans comprendre l’origine même de cette déconnexion.

Notre petite voix intérieure se charge alors de nous faire ressentir cette sensation de séparation souvent par une vague impression de vide intérieur. Il arrive fréquemment qu’à l’âge adulte, on puisse ressentir le besoin de vouloir combler ce vide.

Ce mécanisme est tellement fréquent, qu’il est devenu la frontière entre la psychologie et le marketing, au point que les stratégies publicitaires rentables jouent pleinement sur la manipulation psychologique. De nombreux produits sont conçus pour combler ce vide inconscient.

Bref, notre petite voix intérieure se manifeste beaucoup dans cette expérience de séparation. Certaines personnes ont la chance de se reconnecter le plus tôt possible et de retrouver ainsi leur équilibre intérieur naturel ; d’autres personnes ressentent malgré elles, cette sensation de manque et d’abandon, sans jamais trouver de réponse. Certaines personnes vont rejouer la scène sous des angles différents, car leur conscience ne peut pas admettre que l’émotion est toujours bloquée en elles et que le comportement se joue et se rejoue malgré elles.

Sans comprendre le mécanisme des ruminations intérieures, de nombreuses personnes tombent dans leur propre piège. La petite voix intérieure ne peut et ne veut pas s’accepter comme responsable de ses problématiques (de ses peurs, de ses blocages, de ses angoisses…). Dans cette impossibilité, la petite voix intérieure pousse à trouver des responsables extérieurs. Elle oriente le mental à se sentir victime du monde extérieur. La personne se sent alors souvent abandonnée de nombreuses fois dans sa vie, rejetée, critiquée, jugée, trahie, humiliée…etc…

«Voyez-vous, dans la vie il n’y a pas de solutions. Il y a des forces en marche : il faut les créer, et les solutions suivent.» Antoine de Saint-Exupéry

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En hypnothérapie, nous travaillions sur la gestion des ruminations négatives. L’hypnothérapeute vise à aider la personne souffrante à se libérer de ses angoisses.

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