L’hypnothérapie s’avère comme étant une thérapie active pour libérer rapidement les peurs intrusives, telles que la phobie sociale. Avec l’aide de l’hypnose, il apparaît que certaines personnes font l’apprentissage du lâcher prise, face à cette l’emprise.
Mais comment cela est-il possible ?
Tout d’abord qu’est ce que la phobie sociale ?
La phobie sociale, également connue sous le nom de trouble d’anxiété sociale, est un trouble mental caractérisé par une peur intense et persistante de situations sociales ou de performance où le sujet est exposé à un jugement négatif de la part des autres. Les personnes souffrant de phobie sociale peuvent ressentir une anxiété extrême lorsqu’elles sont en présence d’autres personnes, ce qui peut les empêcher de mener une vie sociale normale et provoquer des blocages dans divers domaines de leur vie. Cette phobie engendre systématiquement le sentiment d’être limité et donc diminué.
Généralement pour fuir cette peur et cette douleur mentale, le processus cognitif prédominant, comme dans la plupart des troubles anxieux est l’évitement. Mais ce processus tend à renforcer la persistance de la peur. En effet l’évitement est une réponse comportementale qui permet de contourner momentanément l’anxiété ressentie. Mais en fuyant la situation ou à l’environnement redouté, l’individu entrave sa confrontation directe avec la peur, entraînant ainsi un renforcement du trouble anxieux. Ce mécanisme mental engendre facilement un cercle vicieux psychologique qui peut entraîner des comportements addictifs. Dans cette direction, la personne peut se sentir prise au piège, emprisonnée dans de douloureux schémas répétitifs.
Mais d’où provient la phobie sociale ?
On constate souvent que les peurs ont une histoire. Elles s’activent et ressurgissent puisqu’elles sont en lien avec la mémoire. Il y a généralement plusieurs événements douloureux qui se sont enregistrés dans les expériences passées. Ces anciens souvenirs se sont imprimées plus ou moins consciemment dans le psychisme et ils continuent à se réactiver involontairement dans le psychisme.
Ces anciennes mémoires maintiennent la manifestation de la peur dans le mental. Lorsqu’une interaction sociale doit être prise en compte, l’instinct de survie toujours très présent dans le cerveau, renvoie automatiquement les informations perçues comme étant un danger mortel. Le danger n’est pas réel, mais c’est visiblement une interprétation automatique qui renvoit à la mort potentielle de l’estime de soi.
Pourquoi est-il nécessaire de se libérer de la phobie sociale ?
Il est important de se libérer de la phobie sociale car elle peut avoir un impact significatif sur la qualité de vie d’une personne. La phobie sociale peut entraver les interactions sociales, les performances au travail ou à l’école, et peut même entraîner des problèmes de santé mentale tels que l’anxiété et la dépression. En surmontant la phobie sociale, une personne peut améliorer sa confiance en soi, sa capacité à interagir avec les autres et sa qualité de vie en général. Il est donc recommandé de chercher de l’aide pour mieux gérer cette forme d’anxiété.
Mais pourquoi la phobie sociale se présente t’elle dans le mental ?
Dans la structure du mental, on retrouve deux phénomènes qui entretiennent la peur sur le long terme.
La première structure visible du cerveau est basée sur la notion de répétition. Les neurosciences nous prouvent aujourd’hui que le cerveau automatise des tâches (ruminations, émotions, comportements…). C’est étonnant, mais nous répétons à plus de 90% les mêmes schémas cognitifs du jour au lendemain. Cela explique pourquoi chaque jour, le cerveau réactive cette peur, parce que le cerveau a tout simplement pris l’habitude d’automatiser cette forme d’anxiété. En luttant par soi-même contre cette peur, elle s’est ancrée comme étant une habitude négative.
La deuxième structure repose sur ce que l’on appelle aujourd’hui, les pensées automatiques. Le cerveau humain possède une capacité impressionnante à établir des connexions synaptiques. Ce flux d’informations s’active sur nos réflexions, nos analyses et surtout sur nos ruminations. Ainsi, nous sommes constamment sollicités par des pensées continues. Il y a donc des pensées rationnelles que nous créons lorsque nous devons choisir ou analyser et il y aussi des pensées automatiques qui viennent « meubler » les intervalles. Ces pensées s’activent sous forme de ruminations qui peuvent être critiques ou anxiogènes.
La dynamique naturelle du cerveau se traduit par environ une rumination par seconde. Tout le monde constate que la cerveau dispose de cette compulsion à penser. On pourrait dire que le cerveau active machinalement un flux incessant de ruminations. Parmi toutes ces informations mentales, les neurosciences nous apprennent aujourd’hui que nous subissons inconsciemment des pensées automatiques qui sont le résultat des schémas de pensées enregistrés dans le passé.
Mais quel lien y a t’il entre la phobie sociale et les pensées automatiques ?
Les pensées automatiques émergent principalement de notre langage intérieur. Nous parlons de cette petite voix silencieuse qui résonne automatiquement dans notre esprit depuis notre plus tendre enfance.
Nous raisonnons en permanence avec elle dans notre tête au travers des ruminations. Ce langage intérieur s’active automatiquement, sans que nous en ayons pleinement conscience. Cette petite voix intérieure est directement reliée aux différentes émotions et sensations que nous percevons. Généralement, elle analyse, compare, juge, et désire contrôler une grande partie des situations que nous vivons dans le présent. Cependant, ce discours intérieur nous coupe de notre capacité à profiter pleinement de l’instant présent. La petite voix intérieure manifeste automatiquement de la dualité au travers des réflexions et des analyses complexes. Elle est directement reliée aux souvenirs, mais aussi à l’instinct de survie, qui nous joue des tours. Le langage intérieur se réactive facilement en situation de danger et renvoie souvent automatiquement des anticipations négatives pour se protéger. Il est important de préciser que les pensées automatiques peuvent facilement provoquer une multitude de peurs irrationnelles dans la structure du mental.
Comme la première structure visible du cerveau est basée sur la répétition, la petite voix intérieure automatise facilement des phrases erronées du style : « Tu t’exprimes mal » « Ils vont te juger » « Tu vas te sentir mal, lorsque tu vas devoir t’exprimer » « Reste chez toi, tu n’auras aucun problème » « Ils vont se moquer de toi »…
Ces ruminations se sont automatisées et reviennent en boucle. Le mental ne fait que répéter les schémas imprimés sans analyser la véracité des informations. Il semble important de travailler sur cet axe, afin de dissoudre cette répétition autant incessante que dérangeante.
En quoi l’hypnose permet de dissoudre la phobie sociale ?
l’hypnothérapie est vraisemblablement une possibilité intéressante pour couper court à ces ruminations répétitives et intempestives. En hypnothérapie, le travail vise à prendre conscience. Il y a bien entendu beaucoup de choses différentes qui peuvent être conscientisées. On retrouve principalement le lien avec les histoires refoulées, la démesure de ces ruminations anxiogènes, l’influence des pensées automatiques sur cette peur, la répétition systématique des anticipations négatives, l’observation des croyances sous-jacentes qui entretiennent la peur sociale…
L’hypnothérapie est utilisée pour aider à libérer les pensées autant intrusives, qu’anxiogènes. C’est en induisant un état de détente que l’on peut déjouer rapidement les conditionnements enregistrés automatiquement dans le mental. Cela permet à la personne d’agir directement sur les sources de la peur enracinée qui génère à la fois un stress inutile et une baisse de l’estime de soi. En quelques séances seulement, l’hypnothérapie permet généralement de se détacher des pensées intrusives venant du passé en les affaiblissants. Cette libération du mental procure inévitablement une sensation de légèreté et favorise le retour à un climat de confiance naturelle pour une vie quotidienne plus épanouie.