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La blessure de l’abandon

Notre passé a laissé des blessures ou des souffrances physiques. Nous avons vécu inévitablement des accidents qui ont marqué notre corps.

Il en est de même pour nos souffrances psychiques. Même si elles ne sont pas visibles, il ne faut pas sous-estimer les blessures psychologiques qui nous ont marqués, puisqu’elles influencent nos actions et nos réactions quotidiennes.

Prenons alors du recul sur nos blessures marquantes rencontrées dans notre vie. Observons nos douleurs psychologiques enregistrées. Nous pouvons découvrir que tous les événements qui nous ont fragilisés émotionnellement sont en lien avec la blessure de l’abandon. Un deuil engendre un sentiment d’abandon, un problème professionnel provoque aussi cette sensation. Une séparation sentimentale amplifie inévitablement cette blessure. Une souffrance corporelle ou une maladie active aussi le sentiment d’être abandonné autant par les autres que par notre corps.

Avec le temps qui passe, nous pouvons constater que ces événements se superposent dans notre vie. L’impact de la blessure liée à un abandon devient plus douloureuse à cause de sa répétition. Dans notre quotidien nous fuyons ce sentiment et nous évitons d’y penser en essayant de nous en protéger. C’est un mécanisme légitime. Il est fort probable que ce sentiment d’abandon soit enregistré dans notre psychisme, comme une peur inconsciente de la mort. L’idée de repenser aux différentes empreintes de cette blessure est naturellement autant désagréable que douloureuse. Nous pouvons même créer et répéter des comportements addictifs pour éviter d’y penser, sans en avoir pleinement conscience.

Dans notre cerveau, tout est interconnecté. Nos douleurs du passé sont reliées généralement au même sentiment d’abandon. Par nos pensées du passé, nous activons à la fois, la même souffrance, la même peur et le même désir de vouloir éteindre notre blessure de l’abandon. Tout est relié à l’intérieur.

Nous pouvons imaginer que cette blessure réactive les sensations d’abandons enregistrées dans notre enfance et dans l’histoire des vies de nos aïeux (transgénérationnel).

L’hypnothérapie vise par la modification de notre état de conscience à alléger nos empreintes douloureuses, afin de pouvoir rediriger nos pensées dans le présent. Notre cerveau a souvent pris la mauvaise habitude de se connecter au passé au travers de notre blessure de l’abandon. Ce mécanisme génère inévitablement des émotions négatives, comme des regrets, des peurs, des colères et souvent de la culpabilité. Toutes ces réflexes émotionnels amplifient en nous un sentiment d’anxiété qui est souvent projeté dans notre futur sous forme d’anticipations négatives. Un certain pessimisme peut même s’installer avec le temps. Comme dit le neurologue Alain Prochiantz : « Ce n’est pas notre cerveau qui crée la peur, c’est la peur qui crée notre cerveau ». Il est donc important de prendre conscience que nos anxiétés, nos peurs, nos anticipations négatives favorisent le développement de notre blessure de l’abandon et vice-versa.

L’hypnose peut agir comme un apprentissage à lâcher notre passé toxique. Dans ce cas, cette technique thérapeutique agit comme une invitation à développer notre propre résilience, ainsi qu’à nous l’alléger de notre sentiment d’abandon. Dans cette direction, nous avons le pouvoir de rééduquer l’orientation de nos pensées, afin de retrouver notre connexion au présent. C’est dans cette présence que nous retrouvons notre capacité à profiter de notre vie. À réactiver notre élan de vie et notre envie de vivre pleinement.

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