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L’hypnose et le tabac

On peut se poser la question du lien entre l’hypnothérapie et le tabac. A première vue, il semble difficile de pouvoir trouver une explication raisonnée. De nombreuses personnes me posent la question, c’est pour cela que je prends le temps d’essayer d’expliquer la surface non visible de cette question et de tenter d’y répondre.
La question du tabac se manifeste souvent par des troubles de l’addiction. Que ce soit du tabac, du canabis, des drogues, mais aussi de l’alcool, etc… dans tous les cas, un mécanisme répétitif s’est enclenché.
Lorsque l’on est concerné par un trouble addictif, il y a des points communs. Tout d’abord, le dérèglement ressenti nous renvoie souvent à une émotion de solitude et d’abandon. Ensuite l’automatisme ressenti nous est toujours très personnel. Il se manifeste sous forme d’un rituel singulier. Aussi ce mécanisme automatisé agit généralement comme s’il nous était réellement imposé. Pourtant nous savons que cette répétition inconsciente existe parce que nous y prêtons attention. Plus nous créons le combat pour se libérer du tabac ou de l’addiction, plus nous activons la répétition, souvent pour arrêter de penser. De nombreuses personnes se sentent prisonnières du leurs pensées répétitives et inconscientes.
Mais il faut comprendre et accepter que la mécanique de notre inconscient est de répéter les tâches. Notre cœur est piloté automatiquement par cette partie inconsciente de nous-même. Mais si on regarde tout notre corps fonctionne sur des automatismes non conscientisés comme la respiration, le système immunitaire, notre renouvellement cellulaire, notre digestion, la circulation sanguine…etc… Même notre façon de marcher est entièrement automatisée.
Ces schémas répétés inconsciemment agissent aussi sur notre façon de penser. En écoutant une émotion dans notre tête, la pensée que l’on redoute s’active. En ressentant une sensation dans notre corps, les comportements négatifs se répètent.
Souvent la personne se sent prisonnière de la répétition de ses pensées, enfermée dans l’espace clos de ses peurs. La personne doit apprendre à lâcher le combat intérieur et à retrouver sa confiance et son estime.
Le travail de l’hypnothérapeute intervient déjà à ce premier niveau. Les techniques utilisées par l’hypnose Ericksonienne permettent normalement de dépasser les répétitions du mental, c’est-à-dire que le travail de l’hypnothérapeute vise à aller au delà des automatismes orchestrés par l’inconscient.
L’hypnose permet normalement de se libérer du mental qui agit comme un filtre sur l’ensemble de nos perceptions. L’hypnothérapie vise à aller au dessus de la peur du tabac ou de addiction enregistrée afin de tenter de la libérer.
Échapper à cette prison de la pensée est parfois plus facile que ce que l’on pourrait croire. Mais souvent, la peur de ne pas pouvoir se libérer de notre automatisme inconscient nous fait peur. Ce qui revient à dire que nous avons peur de notre peur. Peur de ne jamais arriver à se libérer de nos pensées répétitives autour de la cigarette ou des autres addictions. Peur de rester dépendant au mécanisme qui nous dérange. Mais le fait d’avoir pris l’habitude de se concentrer sur sa peur ne fait qu’amplifier son trouble. Nous avons l’illusion d’être enchaîné à un mécanisme qui semble nous échapper et le fait de placer régulièrement la pensée dans cette énergie négative augmente la peur ainsi que le trouble du tabac ou des autres addictions.
La personne se sent souvent piégée par ses pensées en lien avec le tabac, mais aussi par ses peurs et par ses émotions. Souvent elle cherche à trouver des solutions sans vraiment avoir le recul nécessaire. Mais cela revient à faire tourner la recherche en circuit fermé dans sa tête, à tourner en boucle sans voir d’issue. Cette quête se fait toujours dans la mauvaise direction négative. Le flux de pensées est tellement dense, que la personne a l’impression de ne plus arriver à gérer ses pensées, de ne pas pouvoir échapper aux automatismes physiques et psychiques. Après observation, voilà les trois principaux schémas orchestrés par la pensée.
La première solution est souvent d’accepter et de se résigner à reproduire le processus que l’on n’aime pas. La personne accepte l’automatisme pour se sentir mieux, dans le but de fuir et de se libérer de la pensée qui dérange. Cette démarche réactive le trouble de l’addiction. Souvent cela déclenche des émotions négatives comme de la culpabilité, de la honte, du regret ou de la sous estime de soi. Donc la démarche d’acceptation de la pensée en lien avec la cigarette est un échec, puisque les émotions négatives ressenties ne font qu’amplifier le trouble.
La deuxième solution consiste souvent à se battre contre sa peur. Mais ce combat intérieur donne une réelle existence aux émotions de souffrance. La peur fait corps. Alors souvent on se retrouve à répéter le comportement qui nous dérange pour se libérer de la peur. Le fait de re-déclencher l’automatisme négatif permet de calmer souvent le stress de la pensée. Le combat est voué à l’échec. Ce mécanisme crée généralement des émotions de tristesse et parfois d’angoisse. Ce combat intérieur active les peurs cachées, la personne se sent souvent rabaissée ou diminuée par elle-même.
La troisième solution utilisée par la personne consiste souvent à essayer de comprendre le pourquoi et le comment de sa souffrance. Souvent le mental tente de trouver la cause d’un éventuel manque psychologique. Elle cherche à analyser son trouble en lien avec l’addiction, le tabac… Mais orienter son énergie dans cette direction ne fait qu’accentuer et confirmer l’existence de sa peur. Elle donne du crédit à sa pensée. La personne valide elle-même son trouble parce qu’elle se concentre dessus. Naturellement elle amplifie l’ampleur négative de ses émotions. En essayant de comprendre, le problème devient de plus en plus existant et persistant. Cela produit souvent des émotions de découragement, de frustration, d’inquiétude et si le mental tourne en boucle trop souvent sur cette pensée, cela peut même parfois créer des sentiments de dépression.
Sur un autre plan, le travail de l’hypnothérapeute va être d’essayer d’aider la personne à se créer un autre schéma de penser. De tenter de passer d’un cercle vicieux vers un cercle vertueux. L’objectif de l’hypnose étant d’aider la personne afin qu’elle puisse ouvrir d’autres portes et entrevoir d’autres horizons. L’hypnothérapeute tente de favoriser le changement dans les automatismes inconscients de la personne souffrante.
Mais souvent les pensées autour de l’addiction sont rattachées à des peurs ancrées dans le passé. Pour travailler sur le tabac, l’alcool, le canabis et tous les autres troubles de l’addiction, la personne va devoir aller au delà de son mental et de son analyse personnelle pour essayer de se libérer de ses souffrances et de ses peurs inconscientes. L’hypnose vise à aider et à créer un lâcher prise sur les ancrages de la pensée en lien avec l’addiction.
Aussi l’inconscient se sent souvent blessé par les souffrances et les angoisses enregistrées dans le passé. Ces mémoires cachées envoient des pensées toxiques au mental. La puissance de notre cerveau permet de réveiller très rapidement toutes les émotions qui font référence à la blessure du corps.
La personne ressent alors des angoisses et des peurs sans vraiment les entendre, ni les comprendre. Le flux de la pensée étant tellement rapide (1 milliard de milliards de bits d’informations par seconde). Le mental ne perçoit pas l’intégralité des pensées qui ont été activées. Mais la blessure est déjà réveillée. Le fait de vouloir comprendre ses angoisses, ses colères, ses stress ou ses tensions devient alors une nouvelle source intarissable de souffrances. Le combat intérieur lié à l’angoisse crée une énergie que la personne souhaite repousser. La lutte s’amplifie dans un cercle vicieux. C’est souvent en souhaitant éteindre cette pensée, que la personne déclenche le mécanisme qu’elle rejette. Le trouble de l’addiction continue à exister sans aucune logique.
L’autre aspect de l’hypnothérapeute va être d’écouter les vieilles mémoires dérangeantes en lien avec l’addiction. De ressentir et de détecter les peurs cachées dans l’histoire de la personne. De vieilles peurs  perçues et non-acceptée existe toujours, souvent cette souffrance s’est automatisée, on se l’inflige sans en avoir conscience. Dans cette phase de travail, les techniques utilisées se font souvent en hypnose Humaniste, afin de rendre accessible l’information à la personne. L’hypnothérapeute vise à calmer la blessure en lien avec l’addiction, en utilisant sa pleine conscience.
La bonne nouvelle est d’envisager la souffrance liée au trouble de l’addiction comme un passage.  C’est-à-dire comme la sortie d’une étape négative vers une étape positive. La personne a beaucoup à découvrir sur elle-même.
Elle s’ouvre à un champ d’émotions qu’elle redécouvre, comme la confiance, l’estime de soi, l’amour de soi.
Mais la véritable transformation se réalise lorsque la personne lâche définitivement son combat intérieur. En acceptant de se libérer, la personne lâche cette empreinte négative qui à une incidence sur son énergie vitale. Alors la personne s’autorise réellement de faire la paix avec elle-même et de s’aimer naturellement.
« L’hypnose émerge comme étant la technique la plus fiable des médecines alternatives. Elle est celle qui a les résultats les plus convaincants et qui repose sur les bases scientifiques les plus solides ». Bontoux Rhumatologue – Membre de l’Académie de Médecine.

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